Paiement transfrontalier avant, pendant et après la crise de la Covid
Qu'en est-il en fait ? | Mise à jour
Pendant la crise sanitaire de la Covid-19, un dispositif temporaire a été mis en place pour permettre aux travailleurs frontaliers de travailler à domicile, sans pour autant passer sous couverture sociale dans leur pays de résidence. Après la crise sanitaire, ce régime a été maintenu (période de transition) jusqu’au 30 juin 2023. Sur le plan fiscal également, les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne ont convenu temporairement que la déduction de l’impôt sur les salaires ou du précompte professionnel resterait inchangée. Ce même si, conformément aux règles fiscales, une dette fiscale naissait effectivement dans le pays de résidence. Cet accord fiscal a expiré le 1er juillet 2022 et n’a pas été reconduit. Cependant, un accord a été conclu entre les Pays-Bas et la Belgique, qui tend à améliorer la compatibilité du régime fiscal avec le régime de sécurité sociale.
Depuis le 1er juillet 2023, les règles concernant la sécurité sociale auxquelles nous étions habitués avant la crise sanitaire s’appliquent à nouveau. Autrement dit, un travailleur frontalier est à nouveau assuré socialement dans son pays de résidence dès lors qu’il y travaille à plus de 25 %.
L’augmentation considérable du travail transfrontalier à domicile, ou télétravail, a conduit à une exception importante à la règle principale relative à la sécurité sociale. En effet, au sein de l’UE, un accord-cadre a été publié et signé par de nombreux pays (dont les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne). Grâce à cet accord, un employé frontalier travaillant à domicile peut rester assuré socialement dans le pays où se trouve son employeur, s’il remplit les conditions suivantes :
–> L’employé frontalier effectue moins de 50 % de son temps de travail total à domicile dans son pays de résidence au cours d’une période de 12 mois ; ET
–> L’employé frontalier et son employeur doivent convenir conjointement que la règle d’exception s’applique (à défaut, le travailleur est assuré socialement dans son pays de résidence sur la base de la règle principale, s’il y travaille plus de 25 %) ; ET
–> L’accord et l’approbation subséquente s’appliquent en principe pendant 3 ans (ils peuvent être prolongés si nécessaire) ; ET
–> Une demande doit être soumise à l’autorité de sécurité sociale compétente dans le pays où l’employeur est établi ; ET
–> L’accord doit être avalisé au moyen d’un certificat A1, délivré par l’autorité de sécurité sociale susmentionnée, lorsque la demande remplit les conditions.
Non, malheureusement la règle d’exception mentionnée ne s’applique qu’à la sécurité sociale. Cela signifie que les salaires correspondant aux jours travaillés à domicile sont imposés dans le pays de résidence.
Toutefois, le 8 décembre 2023, un accord a été conclu entre les Pays-Bas et la Belgique, qui contient notamment la disposition pratique suivante. On peut considérer que le bureau à domicile d’un employé dans un pays pour son employeur dans l’autre pays ne constitue pas un établissement stable dès lors que l’employé travaille 50 % ou moins de son temps de travail à domicile pour son employeur.
Plus d’informations sur ce sujet : Travailleurs frontaliers à domicile
Quoi qu’il en soit, une décision d’autoriser un employé à travailler en partie à domicile n’est donc pas sans conséquences.
Comme l’exception ne s’applique qu’à la sécurité sociale, le travail à domicile peut être soumis aux dispositions du droit du travail du pays de résidence. Et ce même si le contrat de travail stipule expressément que la loi du pays d’emploi s’applique. Ainsi, un salarié travaillant en partie à domicile en Belgique pourrait avoir droit à un 13e mois (généralement obligatoire en Belgique), même si cela n’est pas explicitement mentionné dans son contrat de travail (néerlandais).
Avant d’autoriser votre employé à travailler en partie à domicile dans son pays de résidence, nous vous recommandons de considérer les éléments suivants :
–> Demandez-vous s’il est souhaitable que votre employé soit assuré dans son pays de résidence sur la base de la règle principale. N’est-il pas plus judicieux qu’il soit assuré dans le pays où vous êtes établi en tant qu’employeur sur la base de la règle d’exception (à condition, bien sûr, que vous remplissiez les conditions susmentionnées) ;
–> Prenez en compte les conséquences fiscales. Le salarié sera partiellement imposé dans son pays de résidence, ce qui pourrait entraîner une modification de son salaire net ;
–> Vérifiez si des dispositions légales (obligatoires) du droit du travail du pays de résidence s’appliquent qui pourraient annuler les dispositions du contrat de travail.
Si vous souhaitez prendre la bonne décision, basée sur des connaissances solides, n’hésitez pas à faire appel à nous. Nous élaborerons ensemble tous les scénarios possibles, avec les conséquences qui en découlent.
Pour rappel, les mesures Covid sur la fiscalité ont expiré depuis longtemps. Si votre salarié paie des impôts dans deux pays ou plus, il devra déclarer ses revenus complets dans son pays de résidence et demander une exonération fiscale pour les revenus qui ont déjà été imposés à l’étranger. Dans ce contexte, l’employé doit être en mesure de prouver :
(1) qu’il a effectivement travaillé à l’étranger,
(2) que le salaire imposé à l’étranger correspond à cette réalité.
Si cette preuve ne peut être apportée ou est insuffisante, l’administration fiscale du pays de résidence risque de refuser d’exonérer de l’impôt les salaires gagnés et imposés à l’étranger. Avec pour conséquence une double imposition. Nous recommandons donc aux employeurs et à leurs employés de fournir une justification suffisante pour chaque période d’emploi à l’étranger (concrètement, tenir un calendrier des jours avec les pièces justificatives correspondantes).
Si le mode de travail de vos employés a changé de façon permanente par rapport à la période antérieure à la crise sanitaire, nous vous recommandons de déterminer les éléments suivants :
(1) Dans quel pays vos employés sont assurés socialement
(2) Dans quel pays vous devez retenir l’impôt prélevé à la source
Il s’agit d’un point important. Ne pas le faire vous exposerait à des problèmes administratifs et des contraventions.
Il peut arriver que vous vous fassiez face à l’arbre qui cache la forêt. Il vous faut prendre en compte les règles principales, les exemptions, mais aussi le traitement des cotisations sociales et les bons montants d’imposition portés sur la fiche de paie.
Nous pouvons vous aider à faire le point sur les diverses situations qui se présentent parmi votre personnel et nous veillons à ce que vos employés et vous compreniez mieux ce qui se passe sur la fiche de paie.
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- Date de publication:
update : décembre 2023
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